Témoignages des Aïeuls

décoration raisin

Comme tous les gens de ma génération, à peine les études terminées, c’est le départ sous les drapeaux, puis vers l’Algérie. Le retour à la vie civile est difficile mais l’exploitation viticole familiale m’attend et je me lance à fond dans l’aventure.

Vigneron paysan, ça signifie donneur d’ordre et exécutant. Je me suis très vite passionnée pour ce métier, cette vigne, préoccupation de tous les instants, qui ne pardonne aucun relâchement. En effet,  nous devons faire face  aux aléas climatiques : gel, grêle, sécheresse, pluie. Notre revenu, aléatoire, en dépend : il faut trouver le juste équilibre entre qualité et quantité.

En plus des contraintes climatiques et techniques, il y a celles administratives, toujours plus nombreuses, plus écrasantes. Mon épouse a renoncé à une place dans l’administration fiscale afin de m’épauler. Et malgré les heures qui ne se comptent pas, les week-ends qui n’ont parfois que le nom, elle s’est prise au jeu et est devenue plus exigeante que  moi dans les soins à apporter au vignoble. Une aventure de plus de 50 ans !

Notre vignoble de 28 ha est situé sur les communes de Francs, Tayac et Saint Cibard et bénéficie de l’appellation Francs Côtes de Bordeaux. Nous pratiquons une viticulture raisonnée par conviction, par respect pour l’environnement mais aussi pour nous même car nous vivons au milieu des vignes et tenons à vivre dans un lieu sain. Jusqu’à ce qu’un arrêté préfectoral nous l’oblige il y a quelques années, nous n’avions jamais utilisé d’insecticide sur l’exploitation.

Mon père a participé à la création de la coopérative de Francs et faisait uniquement  le vin pour sa consommation personnelle. En 1985, j’ai choisi de vinifier le raisin moi-même et j’ai investi dans un chai. Aujourd’hui, c’est mon fils qui élabore le château de Garonneau qui est régulièrement primé pour la qualité de ses vins avec sa cuvée l’Excuse.

Un de mes passe-temps favoris : celui de faire connaître un produit, issu de la région, élaboré avec passion, celui de créer un lien entre le producteur et le consommateur. Rencontrer celui qui dégustera ce que nous mettons deux ans à créer est important : avec notre bouteille sur votre table, c’est un peu de nous que vous rencontrez. Plus qu’une rentabilité pas toujours présente, faire les marchés, c’est faire de belles rencontres. En faisant le tour du marché, on fait de l’exercice auquel s’ajoute le charme d’une promenade ludique et la satisfaction de n’être pas qu’un anonyme.

Chez nous, le vin est un sacerdoce. Il nous permet d’accompagner les plats de viande, le fromage. Mais il est aussi festif car il permet de créer des apéritifs ou de préparer des plats de sauce pour  recevoir la famille et les amis.

Coq au vin :

Coq au Vin

Une recette que je fais régulièrement : le coq au vin. Ayant un potager et une basse-cour, tous les ingrédients sont locaux.

1 - Laisser mariner au frigo le coq découpé en morceaux durant 24 h dans la préparation suivante : 1 kg d’oignons, 1kg de carottes, 1 kg de poireaux, 1 branche de laurier, 2 poivrons, 2 piments, 2 branches de céleri, sel, poivre, épices. L’ensemble est recouvert de vin rouge et d’environ 30 cl de vinaigre de vin et 30 cl d’eau.

2 - 24h plus tard, séparer le jus, les légumes et la viande.

3 - Faire frire les légumes puis y ajouter la marinade chaude après l’avoir fait flamber. Mixer l’ensemble quand les légumes sont cuits.


4 - Faire frire le coq avec des lardons, de l’ail, des échalotes et du persil, sel, poivre.

5 - Quand la viande est presque cuite, la retirer du feu.

6 - Dans un plat allant au four, mettre la viande, les légumes mixés avec la marinade. Rajoute 1 kg d’oignons grelots et 1,5 kg de champignons de paris. Laisser cuire à 180° durant 10 mn.

7 - Rectifier l’assaisonnement. Le lendemain, 30 mn avant l’arrivée des invités, Remettre à 180° durant 25 minutes puis à 80° pour maintenir au chaud jusqu’au service. Bien sûr il se déguste accompagné d’une Excuse.